De Beers, la plus importante entreprise diamantifère du monde
Fondée en 1888 pour exploiter les mines d’Afrique du Sud, la De Beers est aujourd’hui en activité dans de nombreux pays et reste très présente dans son pays d’origine.
A l’origine de la fameuse De Beers Consolidated Mines se trouve la découverte en 1871, sur la ferme des frères De Beers, des fabuleux gisements de Kimberley.
D’abord nommée New Rush, cette mine fut ensuite appelée Kimberley puis Big Hole, cette mine est maintenant un trou de 200 x 300 m avec une profondeur de 400 m.
Cette découverte qui devait porter l’Afrique su Sud en tête de la production mondiale, attira une foule de prospecteurs qui se mirent à exploiter une incroyable mosaïque de concessions ( les claims ) dans une sorte de coude à coude anarchique.
C’est le besoin d’organisation et de mise en œuvre de moyens puissants qui amena Cecile Rhodes, créateur de la De Beers Mining Company, à s’associer à son plus puissant concurrent pour fonder la De Beers Consolidated Mines.
Rachetant progressivement les parcelles, prenant des actions dans les autres mines, la nouvelle société contrôlait, dix ans plus tard, 90% de la production mondiale.
Cette situation de quasi monopole lui permettait de contrôler la vente des diamants et de réguler les prix.
Bien que bousculé à différentes reprises par la découverte de gisements africains concurrents, le leadership de la De Beers tint bon.
Menée avec autorité par Sir Ernest Oppenheimer, son action aboutit en 1930 à la création d’une centrale d’achat commune à tous les producteurs ( The Diamond Trading Company ) et d’une organisation de vente unique, la CSO ( Central Selling Organization ). Celle-ci repose toujours sur la distribution, dix fois par an, à quelques 270 sociétés diamantaires sélectionnées, de lots de diamants bruts ( appelés « sights » ou « vues » d’une valeur chacune de 100 000 à 500 000 euros ) dont la composition comme le prix doivent être acceptés tels quels.
Quant à la production qui n’est pas directement contrôlée par la De Beers, elle était directement vendue par les pays producteurs aux principaux centres de taille : Anvers, New York, Tel-Aviv et Bombay.
Ce contrôle pyramidal de la De Beers permettait d’agir sur le marché et les prix, en ajustant, grâce aux stocks dont elle dispose, l’offre et la demande. Il a fait ses preuves lors des crises, notamment celle des années 1930, en assurant à l’industrie et au commerce du diamant une stabilité sans équivalent. Le marché du diamant continue à traverser impassiblement les fièvres et les convulsions de l’histoire du monde.
Aujourd’hui le siège social de la Holding De Beers est située à Southdale près de Johannesburg en Afrique du Sud. Elle est principalement contrôlée par l’Anglo American Company et par la famille Oppenheimer.
L’exploitation des mines met en œuvre d’énormes parcs de véhicules lourds et la coordination de la production est programmée sur ordinateur : dix tonnes de minerai permettent d’extraire seulement un carat de diamant.
Un oligopole africain de l’offre est en train de se former face à la nuée de négociants et de tailleurs dans le monde. Et il est d’autant plus en position de force qu’à partir de 2011, la demande va excéder l’offre et qu’ultérieurement, l’écart ne va cesser de s’accroître
Selon des projections de l’autre géant du secteur, Rio Tinto Diamonds, l’implantation de tailleries dans les pays africains producteurs est “inévitable”.
Même si De Beers entend investir quelque 2,6 milliards de dollars dans de nouveaux projets notamment en Afrique du Sud, au Bostwana, en Namibie et en Tanzanie, l’écart va atteindre des proportions considérables. Un autre poids lourd du marché mondial est russe : la compagnie Alrosa. Sergey Vybornov, son Président, estime qu’à l’horizon 2020, la demande mondiale de diamants bruts tournera aux alentours de 20 milliards de dollars, alors que l’offre n’atteindra que 9 milliards de dollars au cours actuel. Les cours vont donc monter.